La caza trifouille
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 Jalmo et Bulbuli, des mousses et des hommes.

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Doll
Ségolange Princière
Morphal IV
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Shepard
Bibliothéquaire en Chef des Archives Floodesques de Gloutonnia [Trifouillard]
Shepard


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MessageSujet: Re: Jalmo et Bulbuli, des mousses et des hommes.   Jalmo et Bulbuli, des mousses et des hommes. - Page 2 EmptyMar 8 Mai - 17:47

Ba oui voyons tu me connais!!
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MessageSujet: Re: Jalmo et Bulbuli, des mousses et des hommes.   Jalmo et Bulbuli, des mousses et des hommes. - Page 2 EmptySam 2 Juin - 17:13

presque un an après...la suite!A ce rythme là, ce sera terminé en 2072...

Leurs rencontres furent grandement facilitées par la suite. Bulbuli maintenait le garde dans le coma puis effaçait ses souvenirs, ce qui leur permettait de jouir d’une certaine liberté. Ensemble, ils apprirent à se connaître. Jalmo ne cessait de s’émerveiller sur la grandeur du peuple du sous bois, et son amour pour Bulbuli grandissait chaque jour. Celle-ci n’était pas indifférente, mais gardait toujours une certaine réserve. Les brûlures passées avaient du mal à s’estomper. Un matin, étendu sur le sol auprès de Bulbuli, Jalmo prit une décision.
-Bulbuli, dit il doucement. J’ai réfléchi longuement, depuis que je t’ai rencontrée. Je crois que…le moment est venu de révéler l’existence de ton peuple aux humains.
-Hmm…En es tu bien sûr ? Es tu certain que ton peuple est prêt à accepter cette nouvelle sans broncher ?
-Evidemment, cela ne sera pas sans risques. J’ai pesé le pour et le contre. Il me semble que c’est la meilleure option. De plus, en ces temps troublés, le peuple mousse pourrait bien apporter une solution. Mettre fin à ces guerres insignifiantes.
-Je vois, déclara t elle d’un ton froid. Malgré tout ce que je t’ai montré, tu continues de raisonner en humain.
-Mais, Bulbuli ! protesta le prince. Je suis humain. J’admets que depuis que je te connais, j’ai du mal à me situer…mais je ne pense pas qu’à mon peuple. Si je fais ça, c’est parce que…
-Oui ?dit elle, pleine d’espoir.
-Parce que j’ai l’intention de passer le reste de mes jours à tes côtés. Bulbuli, veux tu vivre avec moi ? Une telle chose est elle possible parmi les tiens ?
-Hihihi…Jalmo ! Tu es définitivement humain…Oui, en un sens, une telle union est possible parmi les miens. Je …ne sais pas trop comment réagir. C’est nouveau, pour moi aussi.
-Et bien, pour ma part, c’est décidé ! Après demain, je dois entrer officiellement en service auprès de mon père. Je vais lui annoncer la nouvelle, et le forcer à accepter cette décision.
-Jalmo… dit elle en riant. Tu vas trop vite. Commençons d’abord à discuter de ce rapprochement entre nos peuples. Je vais en parler à mes pairs, on avisera ensuite. » Des grognements se firent entendre, là où le garde s‘était écroulé quelques instants plus tôt.
« -Je crois que le garde est sur le point de rejoindre ses ancêtres…Je vais devoir annuler mon charme, ou il risque de s’éteindre à jamais.
-Entendu…».A regret, Jalmo se releva. Se penchant vers Bulbuli, il déposa un baiser sur ce qu’il pensait être l’équivalent d’une joue. La mousse philosophe frémit, puis un rire résonna dans l’esprit du jeune homme. « Jalmo, sérieusement…Tu es incorrigible ! ».
Au pas de course, Jalmo rejoignit le garde. Il jeta un regard en arrière, mais Bulbuli avait déjà disparu…

« Comment ! Bulbuli, c’est impensable !
-Inimaginable !
-Outrageant !
-Intolérable !
-Pas si stupide que ça, vénérables bryophytes. Birlibi, le descendant du Très-Saint-Birbibi *, venait de s’exprimer.
Le conseil suprême des mousses philosophes, regroupant les individus les plus anciens et réputés les plus sages, se réunissait dans la grotte consacrée. Cette grotte s’étendait sous le temple édifié à la gloire de Gramou par les humains. Elle était tapissée de champignons. La caverne se situait bien en dessous des fondations du temple, qui avaient été jugées parasites par le peuple du sous bois. On n’y voyait goutte, mais les mousses n’avaient pas besoin de se voir pour s’entretenir. Elles ne percevaient pas leur environnement matériel. Elles évoluaient dans un univers infini, baigné par une lumière intense. Chacun apparaissait à ses pairs comme une entité changeante, explosant en myriades de formes colorées, passant de bulles iridescentes à des étoiles aux couleurs chaudes, selon l’humeur. Bulbuli avait été acceptée comme observatrice, étant donné l’importance des sensations nouvelles qu’elle apportait au peuple mousse.
Les vénérables se turent, incertains de la conduite à tenir. Lorsque le Très-Saint s’exprimait, il valait mieux l’écouter. Le contrarier revenait à profaner la mémoire de Birbibi, le bienfaiteur des mousses philosophes, bien qu’il ait alors manqué de temps pour parachever sa destinée.
-Révéler notre existence, poursuivit il, pourrait bien s’avérer être la seule chose intelligente à faire actuellement. D’après Bulbuli, nous bénéficions d’un contact privilégié avec un membre influent de l’ancienne famille royale.
-Un humain, répugnant qui plus est ! hasarda l’un des sages. Bulbuli frissonna. Cela ne passa pas inaperçu.
-Oui, c’est exact, rétorqua Birlibi. Un humain. C’est ce qui le rend intéressant. Vous savez tous que les humains sont en guerre. Ils s’entredéchirent, aux quatre coins du monde. Nos semblables peuplant ce continent et le continent Nord, nous ont tous rapportés ces faits. Même le peuple de l’eau, malgré nos contacts limités, a fait état de troubles à la surface des océans.
-Oui, en effet ! Je confirme ces dires, lança Pipirit, un des plus jeunes sages du conseil. Les plus vieux le considérèrent avec dédain. Il rétracta ses pensées, optant pour un ensemble de bulbes ternes, équivalent du « profil bas » propre aux humains.
-Où voulez vous en venir, vénérable Birlibi ? » lança un sage, qui chez les hommes aurait remporté haut la main le titre de « vieille baderne ». Toutes les mousses philosophes ne faisaient pas honneur à leurs ancêtres. « En quoi ces luttes nous concernent-elles ?
-Et bien, partons d’un simple constat : depuis le cataclysme provoqué par les humains, qui décima nos ancêtres, nous ne faisons que vivre à l’ombre de ceux qui devraient nous vouer un culte. » Cette déclaration mit un terme aux murmures des sages du conseil.
« Nous sommes les gardiens de la planète, vénérables. La protection du fragile équilibre de cette boule perdue dans le cosmos nous incombe, et ce depuis aussi longtemps que notre peuple peut s’en souvenir. » L’attention de l’assemblée lui était toute acquise. Seule Bulbuli, en retrait, semblait émettre inconsciemment des doutes.
« Je n’insinue pas qu’il faille réduire les hommes à l’état d’esclaves », continua t il en jetant ses pensées vers Bulbuli. « Seulement, il nous est nécessaire de regagner la place qui nous est due, de par l’ordre naturel des choses. »
« Les humains perturbent l’équilibre depuis qu’ils ont posé le pied sur ces terres. Je crains, vénérables, que nous ne devions notre survie qu’à la coïncidence de notre lieu de vie avec l’emplacement de leur temple, dédié au Grand Assassin… »
« Actuellement, les humains sont affaiblis par ces luttes intestines . Apportons notre soutien à Jalmo, qui un jour sera amené à régner, et nous pourrions fort bien changer le cours des choses et parvenir à un nouvel équilibre. »

Le conseil explosa en milliers de bulles bigarrées**. A l’unanimité, Birlibi se montrait le digne descendant du Très Saint Birbibi, et ses propos seraient considérés comme sacrés. Bulbuli, en retrait, ne participait pas à l’effervescence générale. « Rien de bon ne saurait en sortir, aussi sage et bienveillant soit Birlibi… » pensa t elle, avant de s’éloigner vers un espace plus tranquille. Derrière elle, une petite bulle tourmentée s’éleva en tournoyant. Elle s’éleva un moment, puis hésita. Enfin, elle éclata, ouvrant une fenêtre sur l’avenir. La vision ne dura qu’un instant.
Les hurlements de terreur qui s’en échappèrent furent bien vite étouffés par les manifestations de joie des vénérables.

*cf La légende Birbibi
** J'ai toujours rêvé de faire ça...
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Doll




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MessageSujet: Re: Jalmo et Bulbuli, des mousses et des hommes.   Jalmo et Bulbuli, des mousses et des hommes. - Page 2 EmptyDim 3 Juin - 10:37

Cool!!!
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MessageSujet: Re: Jalmo et Bulbuli, des mousses et des hommes.   Jalmo et Bulbuli, des mousses et des hommes. - Page 2 EmptyLun 4 Juin - 11:49

Jalmo était bien embarrassé. A peine revenu de sa promenade, Seghers l’avait attrapé par le col et emmené d’un pas leste vers la salle d’entraînement. Il n’avait pas été très clair sur les motivations d’un tel comportement… « Quelque chose d’urgent, une affaire capitale pour l’état. » Jalmo avait remarqué que son tuteur luttait pour retenir ses larmes. « Etrange, songea t il. Mon tuteur éprouve donc quelques sentiments…mais envers quoi ? » Le prince n’aurait pas été étonné d’apprendre que le chagrin de Seghers fut lié à une proclamation de la paix entre les peuples. Que faire d’un maître d’armes, en temps de paix ? Rapidement, ils entrèrent dans le gymnase. Seghers ferma derrière lui, puis inspecta minutieusement la pièce. Que cherchait il ? Son petit manège terminé, il se tourna vers Jalmo.
« -Prince Jalmo », commença t il. Cela ne présageait rien de bon…Il n’avait généralement pas recours à son titre officiel. « Je dois vous faire part de nouvelles graves…Votre père… »Il butait sur les mots. Jalmo décida de l’encourager.
« -Et bien, Seghers ? Mon père …Mis à part le fait que je doive entrer à son service dans deux jours, je ne vois pas ce que vous pourriez m’apprendre !
-Votre père a été assassiné. Bon dieu, le Roi a été assassiné ! » Ces paroles brisèrent les dernières forces du vieil homme. Il tomba à genoux, en larmes. Le prince n’en croyait pas ses yeux. Le sang froid de son tuteur s’était évaporé, laissant place à un magma d’émotions.
« -Voyons, Seghers, reprenez vous. Il ne sied pas à un maître d’armes de se comporter ainsi… » De toute évidence, son tuteur avait aimé son père. Rien de bien surprenant, étant donné les liens qui l’unissaient à la famille royale depuis tant d’années.Pour sa part, Jalmo n’était pas réellement bouleversé. Il n’éprouvait pas de sentiment de perte. Son père, le Roi de Planiciudad, n’avait été qu’une lointaine figure inaccessible depuis son enfance. Ses inquiétudes allaient vers le peuple. Privé de son dirigeant, la province de Planiciudad était désormais vulnérable…Les provinces voisines ne tarderaient pas à tirer profit de cet événement. L’assassinat était d’ailleurs le signe irréfutable qu’une, ou plusieurs provinces avaient décidé de mettre un terme à l’influence de l’ancienne famille royale. Mentalement, il énuméra les ennemis potentiels de la capitale des Plaines…En tête de liste, venaient les Moutiféliens. La province de Moutifel était incontestablement la province voisine la plus puissante. Les autres suivraient probablement, espérant grappiller quelques miettes sur les ruines de Planiciudad…Ses pensées furent interrompues par des coups sourds sur la porte. Un officier entra, suivi de près par deux gardes. Le commandant Telvir, en personne. Le chef des armées planiciudiennes. Telvir était le descendant d’un des membres d’équipage du seigneur Gramou. Un habitué de la famille, en quelque sorte. Son regard fit le tour de la pièce, s’arrêta un instant sur Seghers, toujours recroquevillé au sol. Puis il porta son attention sur le prince. Il le détailla du regard, le jaugeant avec tout le respect dû à son rang.
« Prince Jalmo, la reine souhaite s’entretenir avec vous » déclara t il. « Si ma mère souhaite, il convient d’obéir », songea t il. Bien que le prince fût aussi proche d’elle qu’il l’eut été d’un mur de briques, il ne voulait pas créer d’ennuis supplémentaires. La situation était grave, et il était temps pour lui de mettre en pratique les enseignements qu’on lui avait dispensé depuis tant d’années.
« Je vous suis, Commandant Telvir. Passez devant. ». Il jeta un regard en arrière vers Seghers, et se promit de revenir le voir plus tard. Le vieil homme était sa famille, après tout. Ce qui lui tenait lieu de père depuis sa naissance. Il lui devait au moins ça.

La reine se tenait debout près de la dépouille de son défunt mari. La pièce était spacieuse, et comprenait pour mobilier un grand lit à baldaquin et un tabouret de bois noir, en X. Les voiles suspendus aux fenêtres retenaient une partie des rayons de l’astre mourant et diffusaient le reste à travers la salle. Le Roi était étendu sur son lit, vêtu de son uniforme d’apparat. Les murs étaient couverts de tapisseries représentant des faits d’armes oubliés, probablement antérieurs à l’arrivée de Gramou sur Belgaroz, ou imaginés par un artiste inspiré. Aux quatre coins du lit avaient été noués des rubans de soie noire striée de rouge, symbolisant le deuil chez les Belgaroziens.
Le commandant Telvir ouvrit la porte et annonça le prince. Puis il se retira, laissant la mère et le fils en tête à tête. La reine ne prêta d’abord aucune attention au prince. Celui-ci était resté près de la porte, ne souhaitant pas troubler l’atmosphère funeste. Il attendit le bon vouloir de la reine. Celle-ci parla sans se retourner.
« Prince Jalmo. Approchez je vous prie. Venez rendre hommage au Roi. » Sa voix ne laissait percer aucune émotion. Une voix autoritaire, habituée au commandement. Jalmo était impressionné. Il ne s’attendait pas à une effusion de sentiments, certes. Mais ce sang froid, qui tranchait tellement avec l’attitude de Seghers, lui inspirait le respect. La reine devait tout comme lui savoir le royaume au bord de la guerre, mais elle conservait toute sa morgue. Il s’approcha lentement, essayant de se rappeler le protocole à suivre en pareille situation. Il pressa du bout des doigts un des rubans puis posa sa paume sur le front du défunt. Enfin, il s’inclina profondément.
« Je vois que Seghers n’a pas tout à fait perdu son temps avec toi, mon fils. » Jalmo était abasourdi. Avait il entendu clairement la reine prononcer ses mots ? Il se retourna pour la dévisager. Une partie de son calme avait déserté son visage. Elle paraissait maintenant en proie à des tourments intérieurs, dont elle seule détenait le secret. Le prince ne sa vait quoi répondre. Il avait toujours imaginé la Reine comme un être de glace, une machine de pouvoir. Et maintenant, elle paraissait fragile. Voyant que le jeune homme la dévisageait avec insistance, elle reprit bientôt un masque de calme et d’autorité. Elle était rompue à cet exercice depuis son enfance. Jalmo crut un instant qu’il avait rêvé, puis reprit lui-même consistance.
« En effet, Seghers s’est montré un maître exigeant et compétent.
-Je n’en doute pas, Prince. Votre attitude est celle d’un futur Roi. Bien que l’enfant n’ait pas tout à fait disparu, à ce que j’ai pu comprendre. Votre escapade, l’année dernière... » Jalmo se figea un instant. Ainsi, ses « parents » avaient suivi de près son éducation. Rien de bien surprenant, tout bien réfléchi. La distance qu’ils avaient instauré ne les empêchait nullement d’être au courant de ses aventures…La Reine était elle au courant, pour le peuple mousse ? Si c’était le cas… Il se reprit instantanément. Non, ce n’était pas possible. Personne ne pouvait être au courant. La reine ne remarqua pas son inquiétude, ou bien feignit de ne rien voir. Elle reprit bientôt :
« Il semblerait que vous ayez compris la leçon, en tout cas. »Elle marqua une pause. « Jalmo, le temps des enseignements est révolu. Je ne vous apprendrai rien sur la gravité de la situation. Vous savez comme moi que nous sommes à deux doigts d’entrer en conflit avec Moutifel. Les événements ne jouent pas en notre faveur…Le Roi…pressentait sa fin. Il m’a fait part de ses dernières volontés. » Elle détourna le regard, fixant un instant le visage du défunt, comme pour rechercher un signe d’assentiment.
« Dès aujourd’hui, Prince Jalmo, vous êtes le nouveau dirigeant de Planiciudad. Telles sont les dernières volontés de sa Majesté Garamourk, descendant de Gramou le grand. » Elle s’inclina légèrement devant un Jalmo de plus en plus abasourdi. « Votre investiture doit être prononcée devant la cour, cet après-midi.
-Mais…et les funérailles de son altesse ? Ne doit on pas procéder à son inhumation, ainsi que le veut la tradition ?
-Seigneur Jalmo, le temps presse. Nous ne faillirons pas à notre devoir, seulement…La situation exige des décisions rapides. Le temps est à l’action, votre altesse. » Le jeune homme n’était pas encore tout à fait habitué à ses nouveaux titres. « Tout va un peu trop vite à mon goût, songea t il. Enfin…Cela devait bien arriver un jour ou l’autre. » Les moutiféliens étaient probablement aux portes de la province…Le nouveau Roi avait peu de temps pour se faire une idée de la situation. Il devait rencontrer au plus vite les services royaux.
« -En ce cas, Madame, pardonnez moi mais j’ai à faire. Je ne saurai attendre mon investiture pour agir ! » D’un pas souple, il alla ouvrir la porte.
« Commandant Telvir ! rugit il. Au rapport ! »

Bulbuli s’était retirée dans une portion du plan astral que nul autre ne semblait connaître. Ici régnait un calme encore plus intense que celui qui caractérisait l’ensemble de cet univers. La lumière, loin d’être éblouissante, semblait secouée de soubresauts. Ici, les jeux de lumières étaient plus captivants que jamais. Elle méditait sur le conseil auquel elle venait d’assister. Selon elle, un rapprochement pourrait être bénéfique, mais pas en les termes retenus par les vénérables. Un tel rapprochement conduirait sans nul doute au conflit. Elle pouvait le sentir, comme s’il s’agissait d’une chose sur le point d’arriver. Elle pensa à Jalmo…que pouvait il faire en ce moment même ? Le jeune humain s’apprêtait peut être à commettre une erreur, en déclarant ses intentions à son père. Mais elle ne pouvait pas l’empêcher d’agir. Une part d’elle-même espérait qu’il irait jusqu’au bout de ses prétentions.
« Tu as l’air soucieuse, Bulbuli. Je connais tes pensées et j’avoue être perplexe. Ce sont des sensations…inédites pour moi. Pour nous tous, je pense. » Elle n’avait pas senti Birlibi approcher.
« J’aime cet endroit, poursuivit-il. Savais tu que Birbibi lui-même venait méditer ici ? C’est une des choses qu’il m’a léguées, à l’instant où la vie l’a quitté. Enfin, il ne me les a pas directement transmises, je n’étais pas né à l’époque. Mais cela fait parti du savoir commun des descendants du Très-Saint. »
« Vénérable Birlibi, ta présence m’honore.
-Bah, on est entre nous. Tu peux laisser tomber le « vénérable ».
-Mais…les autres ? Nos pensées n’ont généralement pas de secrets pour le peuple, vénérable…
-As-tu jamais réfléchi au calme qui règne ici ? L’endroit où nous sommes…est un sanctuaire. Seules quelques élus peuvent venir ici. » Bulbuli éclata de rire.
-Des élus ? S’il y a un élu ici, c’est bien toi. Je suis…ordinaire.
-C’est ce que tu penses. Mais ta présence ici est la preuve même de ta particularité. » Les entités se regardèrent en silence. Leurs bulbes chatoyants flottaient côte à côte. Bulbuli ne semblait pas convaincue. « Pour être franc, Bulbuli, je ne suis pas vraiment particulier. Un peu de la sainteté de Birbibi m’a été transmise, mais je ne suis pas le Très Saint en personne. Les autres me voient comme un prophète, mais je ne suis finalement que le jouet de leurs propres ambitions. » Bulbuli resta silencieuse. Le descendant du Très Saint se confiait rarement, mieux valait ne pas l’interrompre.
« Je partage les connaissances de Birbibi. Je connais le message qu’il a voulu transmettre à nos ancêtres. Il n’a jamais pu livrer ce message, comme tu le sais. Birbibi avait vu l’avenir. Il savait que les humains arrivaient. Il voulait…prévenir les nôtres ; les préparer à cet événement. Il fut victime d’un mauvais timing, finalement. » Birlibi s’éparpilla en sphères d’un vert phosphorescent, signe de sa mélancolie. Elles tournèrent autour de Bulbuli, semblant éprouver une certaine envie vis-à-vis de celle-ci.
« Birbibi ne souhaitait pas déclarer la guerre aux humains. Il voulait les accueillir, les éduquer. Partager avec eux l’essence de notre peuple, pour le bien de la planète.
-Birlibi, je crains que les vénérables ne partagent pas cet avis, lança Bulbuli.
-J’en suis conscient. J’ai peur que mes paroles soient mal interprétées. Seulement, les événements me dépassent. Le savoir de BirBibi ne m’est pas très utile, à vrai dire. Comment transmettre son message de paix, alors que les humains sont la cause d’un génocide ? Ils ne m’écouteraient pas… » Bulbuli tressaillit. Si personne n’était prêt à écouter le descendant du Très-Saint, qui l’écouterait, elle ? Elle connaissait l’opinion de ses pairs. Selon eux, elle s’était compromise, avec un humain…Son point de vue était forcément biaisé.
« Bulbuli, je comprends tes craintes. En temps voulu, ton rôle te sera révélé. L’avenir commun des hommes et des mousses dépendra alors de tes actes. »
Une onde de choc s’éleva dans le plan astral et vint mourir auprès des deux mousses philosophes. « La terre souffre, Bulbuli. Notre peuple l’a senti et nous le fait savoir. Quelque chose de grave a du se passer. Le conseil cherche à me joindre, je dois te laisser. » Birlibi se désagrégea en une pluie d’étincelles qui s’élevèrent et filèrent à toute vitesse vers l’horizon. Elle était seule, désormais. Elle le resterait probablement jusqu’au dénouement, quelqu’il soit.
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MessageSujet: Re: Jalmo et Bulbuli, des mousses et des hommes.   Jalmo et Bulbuli, des mousses et des hommes. - Page 2 EmptySam 13 Oct - 15:50

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Doll a écrit:
Jamou? Tu t'es inspiré de livres pour ton histoire de mousses ou bien tout est sorti de ton imagination? :08:
Parce que j'adore :Mbouhouhou:

Bin en fait, la part des choses est difficile à faire. Elles sont bel et bien sorties de mon imagination, mais mon imagination a été alimentée et renforcée pendant des années par les livres . Donc ma réponse est : I don't know!!
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